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Poème lyrique qui exprime douleur, tristesse, mélancolie, plainte.
Ma maman ou ce qui en reste
n’est pas au ciel
mais dans la terre.
Et si on la retrouve au ciel
elle fait partie d’une étoile si lointaine
que même après deux éternités
dans l’immobilité de l’après-midi
bêtes et hommes endormis aux fougères
le grésillement de l’air emprisonne
nos paroles
cette langue nouvelle s’agrippe aux parois
si je ne touche pas les lignes du trottoir
si je me rends au troisième lampadaire sans
m’arrêter de courir
tout va bien aller
ça n’existe pas c’est dans ma tête
le vent joue avec moi comme il parle aux feuilles
tous les jours je me dirige vers le jardin de la gare je songe à
l’énigme de mes gestes pense oui mais je dis non un court-cir-
le gros monde veut me vendre une église
des habits neufs
de beaux chapeaux
le gros monde veut me border
de fleurs de lampadaires
de taxes foncières
Maintenant j’avance sur un terrain miné,
l’espace m’a tout enlevé et je reprends
là où chaque pierre pourrait exploser
Il y a les larmes des folles tristesses
et des peines minuscules
celles de la colère
plus pointues que des couteaux
plantés dans la poitrine
les larmes d’impuissance
si on me punit
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges
Pierre contre pierre
épouse contre époux
nous nous sommes prêté force
Je continue ma lente marche de poète
à travers les forêts de ta nuit
province d’ombre peuplée d’aphones
Est-ce déjà l’heure
Ma tendre peur
Est-ce l’heure l’heure
Étire-toi, la Vie est lasse à ton côté
— Qu'elle dorme de l'aube au soir,
Belle, lasse
Beauté, mon beau souci, de qui l’âme incertaine
A comme l’Océan son flux et son reflux :
Pensez de vous résoudre à soulager ma peine,
Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! le deuil de la nature
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne