je suis la feuille où tu écris cent phrases.
je chanterai tes paroles jusqu'à
ce que ma gorge se déchire,
et encore tu seras écrit
tout autour de moi.
tu secoues, sans soin, mon corps.
notre temps était éphémère,
il s’est évanoui dans le néant.
comme la neige cristalline fond
dans la terre boueuse,
ou le coeur que j’ai tracé dans le sable,
emporté par les vagues.
mais pourtant, tu es partout.
dans la lumière tamisée,
ta chaleur brûlante brille.
dans le réveil de l’aurore,
tu chantes avec les oiseaux :
un moqueur qui revient sans cesse.
donc quand le soleil se lève,
je tombe dans une rêverie.
pour toi, je deviens une volute
de fumée qui disparaît sous la pluie,
et reste dans les royaumes des rêves,
pour toujours et à jamais.