La lune n’est jamais mienne.
Je m’assieds au bord du vide,
les pieds en l’air, le coeur ruiné —
Chaque fois, elle se dérobe telle l’ombre fuyant le jour.
Mais, ce soir, dans l’obscurité profonde,
quand j’ai épuisé tout mon courage —
elle me prête sa lueur douce, éthérée.
Pendant un moment furtif,
elle illumine le sentier qui se dessine devant moi.
La lumière sereine m’enlace tendrement.
Serrez-moi fort, je crains de m’effondrer.
Quand elle m'entoure,
l’histoire d’hier tisse une toile,
perlée de larmes, nuancée d’espoir.
Chaque aiguille, chaque fil argenté
répare mes ailes déchirées
pour voler au-dessus des nuages
brûlant au lever du soleil.
Pardonnez-moi
d’avoir trouvé la beauté dans la souffrance.
Les étoiles, confidentes de mon histoire,
rassemblent les fragments de rêves ravivés,
drapés de poussière, en attente du lendemain.
Quand l’aube se lèvera,
je m’assiérai parmi les murmures du vent,
les pieds en l'air, les yeux tournés vers l’horizon.
Il ne me restera plus que les flétrissures sur la peau —
la fin d’une guerre silencieuse.
Je n’ai plus rien à craindre.
Désormais, la lumière de la lune brille en moi.