La maison (qui avait une âme)

Hier, dans la nuit,
Je suis retournée dans ce quartier,
Rempli de criminels et d'ivrognes.
Je suis passée devant cette maison,
Notre maison, ma maison,
La maison du Denden.

Et je me suis rappelée,
Je me suis rappelé l'odeur du café,
Et la lumière sur les visages.
Je me suis rappelé les rires,
Et le grenadier,
Ses fruits rouges gorgés de soleil.
Celui qui passait par la porte magique,
Redevenait petit, innocent et heureux.

Mais je me suis rappelé la peur,
L'angoisse,
Et les larmes.
Je me suis rappelé la lumière sur les visages,
Et la joie,
Qui ont disparu avec la maison.

Et tout comme Lui,
L'âme de la maison est retournée aux cieux,
Al samawat.
Moi, je sais
Qu'une partie de moi
Y est retournée avec eux.

 

 

 

 

Ce poème est le gagnant du Prix mensuel VOICES/VOIX de septembre. Voici ce que notre éditeurice Laura Doyle-Péan en a pensé : 

« Oumeyma Hemissi nous guide dans La maison (qui avait une âme), là où le deuil provoque l'effondrement des frontières du temps. Son poème souligne avec simplicité et sagesse les nuances de l'expérience humaine, dans ce qu'elle a de plus beau et de plus tragique, et nous rappelle que les lieux conservent toujours la mémoire de celleux qui les ont traversés, habités de leurs rires et de leurs larmes. »

Fleurs d'Oumeyma

Oumeyma Hemissi

Année: 1re année de cégep / 12e année
COLLÈGE DE MAISONNEUVE
MONTRÉAL, QC

« Ce poème décrit mes sentiments de nostalgie envers à la maison de mon grand-père en Tunisie. Une maison remplie de beaux moments qui ne sont plus que des souvenirs. »

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