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je les ai déjà
ces mots qui écorchent
trichent
calfeutrés sous ma langue
like
what do you mean
nothing bien sûr nada
c’est juste moi
qui se tait
cet amuïssement
Un jardinier disait à ses mains,
Disait au jardin :
Je suis ta jument je suis ton pré
il y a point deux prusses pareils
à la côte ils poussont tordus
comme des vieux ou des malades
Nous aurons connu
le ciel plombé, les sapins noirs,
les rauques croassements des corbeaux
La pluie me suit.
Je fuis comme un bruit.
Le bruit s’éloigne de sa naissance.
Le sage visage dans le puits
les plis
l’ovale à bajoues,
Je suis né un jour
où Dieu était malade
Comme tu sembles calme…
L’ange qui marche obstinément derrière toi
D’un soleil …
Nous aurons des douches neuves remplies d’alluvions et d’odeurs atroces.
Nos corps pleureront des gouttelettes de suie brune.
Tu verras comme nous serons heureux.
Je n’ai pas su.
T’emplir les mains.
Risquer ta peau.
Ça crie de tous les côtés
rickshaw roupie didi hello
dans une rue sans adresse
Grand-mère Tida avait une tombe
Grand-mère Tida avait une maison
elle préférait la tombe à la maison
un musicien me demande
si le français se meurt
comme le cellulaire
Mélancolie. Pour la sonorité du coquelicot. Pour l’étoile de mer sur le rebord de la fenêtre. Pour le cri du coq à l’aube. Pour le sillage de l’avion dans le ciel de juillet.
Cadence. J’ai cinq ans et ma mère danse tandis que je ne sais pas écrire, « j’ai de beaux oiseaux et des pendants d’oreilles » elle virevolte et chavire dans mes pensées volantes, toute
Quatre canards dans le lac
Et
Douze chasseurs dans les roseaux
du voyage dont je reviens je ne ramène ni souvenirs ni photographies
juste une évidence
j’ai revécu la création de l’univers et l’évolution de toutes les espèces
J’écris comme on consulte un album de photos
une photographie, c’est l’existence au plus-que-parfait du subjonctif
à l’imparfait du subversif, du disjonctif
Je ne suis plus qu’un peu de chair qui souffre et saigne.
Je ne sais plus lutter, j’attends le dernier coup,
Le coup de grâce et de pitié que le sort daigne
assis sur la muraille en fleur de mes limites
je regarde sérieusement dans son moment donné
oh le cadeau de vent woups l’allure de l’éternité
Si a et b sont au carré
si la neige s’additionne avec la pluie
et que mon ombre m’accompagne dans la nuit
dans le seul
écrire dans le seul
le seul bien plus que la solitude
maintenant nous sommes assis à la grande terrasse
où paraît le soir et les voix parlent un langage inconnu
de plus en plus s’efface la limite entre le ciel et la terre
Je ne veux pas mourir comme on meurt en novembre
avec ce rien de nuit qui nous remplit les yeux
et cette fin du monde au bout de nos regards
C’est août qui flambe. Au bois comme au champ tout est mûr.
Le sauvage raisin offre son jus qui grise ;
Le soleil a pourpré la pomme et la cerise ;
Mon insomnie a vu naître les clartés grises.
Le vent contre ma vitre, où cette aurore luit,
Souffle les flèches d’eau d’un orage qui fuit.
Et je ne sais plus le temps qu’il fait
ni de quelle saison nous tirons ces jours,
je crois qu’il fait de grands escaliers de bois
la vie avait jeté des paillettes
dans ses yeux
elle confondait dès lors le soui-manga et l’aigle
Je pressens cette terre sans arbres
et pure de ne dresser aucun obstacle,
et les visages eux-mêmes vidés de tout destin,
j’en veux
encore, toujours plus, insatiable
je veux les remuer à la pelle
Je t’attends, ma mignonne au profil de camée.
Quand nous serons ensemble et…
L’…
C’est la guerre
c’est très excitant
Laisse-le
Il vient
Laisse-lui
J’habite un espace où le froid triomphe de l’herbe, où la grisaille règne en lourdeur
…
Comme ruisseaux mes amis vont
le temps s’en va comme rivière
Un jour j…
Toi mon aube déliée des brumes
Puisque voici Ma Dame Lune
Par les lucarnes des maisons,
Voici pour nous bonne fortune,
j’ai succombé à toutes les visions
séduite, surface, série et sérieuse
en toute mobilité et paysages
Reste la nuit
cette boule bleue que tu portais au coin des lèvres
nuit-fumée nuit des lilas-rafales et des seins-pendentifs
Certitude de solitude.
Que je niaiserais.
Totalement seul ce soir.
Le matin se lève toujours trop tôt
car le cœur ne vibre
que la nuit, dans le noir
Dieu tout au bout de soi-même, quand éclate l’écorce et que les laves coulent de source.
Dieu des ruptures de glace et des bas-fonds généreux.
faut-tu qu’on corde tous les souvenirs
comme le bois à Beaumont
ça fait quèques semaines que je pense à ça
Je voudrais pour aimer avoir un cœur nouveau
Qui n’eût jamais connu les heures de détresse,
Un cœur qui n’eût battu qu’au spectacle du beau
Sylvia et Ann boivent des martinis dans le bar
d’un hôtel à Boston. Leurs robes aux motifs soyeux
s’enroulent autour de leurs doigts ; elles se demandent
Le bateau sentait le thé
Quand nous traversions la mer,
À deux, à trois, pour aller
barque funéraire
sans rame
avec le mort étendu sur une table basse