Le tombeau d’Arthur Rimbaud (Pour une représentation heavy metal)

Oh Rimbaud mon punk de gloire 

Comme l’Elvis du rictus et du pelvis

Le bel Elvis des jambes de sorcellerie

Et celui de la danse de St-Guy

Sur la scène comme toi sur les routes

Oh Rimbaud de la bohème et du Cabaret Vert

Mon Rimbaud de la saison en enfer

Jusqu’à la fin comme Jim Morrison

Voyage au bout de la nuit

This is the end

 

Rimbaud des voyelles kaléidoscopiques

Rimbaud du verbe hologrammatique

Rimbaud des illuminations polychromes

 

Oh Rimbaud colored plates et mots-lasers

Rimbaud au regard bleu métallique

Rimbaud aux visions de l’Afrique

 

Rimbaud de toutes les révoltes

De toutes les déviances

De toutes les voyances

 

Rimbaud rock   dans le walkman comme Billy Idol

Rimbaud de la ville et de la jungle

Du désert et de la grande évasion

 

Rimbaud en blouson noir râpé des Hell’s Angels

Rimbaud en blue jean déchiré des skin heads

Rimbaud comme un rolling stone let it bleed

Rimbaud de l’exil on main street walking the dog

Rimbaud street fighting man born to be wild

 

Oh Rimbaud du festin des misérables avec tes mots à

     cran d’arrêt    à double tranchant

 

Rimbaud aux visions lames de rasoir

Rimbaud de partout comme de toujours

Je crie ton nom dans le complot du temps

J’entends ton livre nègre dans les ghettos-blasters

Tes illuminéscheunes dans les nigger-boxes

 

Rimbaud heavy metal et tendresse de satin au matin

Rimbaud en prismacolor dans les voyelles polyphoniques

En quadraphonie à même le verbe portatif

En multiplex dans les sonnets intégrés

 

Rimbaud longue durée live dans la vie

Being beauteous dans les villes

 

Rimbaud dharma bum et festin nu

Rimbaud de la gêne et de l’arrogance

Rimbaud de la jambe comme Gene Vincent

Be-bop-a-lula rock’n’roll coochie coo

Et de la fixation juvénile teenage lust

Et du regard de Johnny Rotten

Nègre blanc de l’Éthiopie

Et barbare du Splendide Hôtel

 

J’écris ton nom dans les arcades des cités interdites

J’écris ton nom au canif sur les murs de l'incommensurable

 

J’inscris ton nom à l’encre indélébile sur la peau de l’Humanité

Bibliographical info

Lucien Francœur, « Le tombeau d’Arthur Rimbaud », Exit pour nomades, Trois-Rivières, Ecrits des Forges, 1985.

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